Quantusum

Je commence ma deuxième lecture de "Quantusum", stimulé en cela par l'interview audio de Darlene Berges et Mark Hempel sur le net récemment.

Bien sûr, et cependant très heureusement, la compréhension du texte anglais est bien meilleure, plus directe et bien plus fluide que lors de la première fois, et je reste toujours autant frappé, et même plus encore, par la puissance des scènes dépeintes par James Mahu dans ce récit.

Comme je l'ai dit déjà, "Quantusum", en sa qualité d'oeuvre ouverte, et certainement aussi minutieusement encodée (il existe sans doute en amont du texte des figures mathématiques organisant et régissant les fréquences ici mises en scènes.....), "Quantusum" se prête à de multiples résonances, et des plus grandes et prestigieuses dans le seul champ de la littérature, comme cette convocation régulière de Shakespeare (mise en scène, esprits des éléments, traversées des mondes, des dimensions, apparitions "magiques", procession de monstres et de fées, de l'esprit de la Terre (Zénith), de l'île (Canto, une sorte de créature elfique apte à prendre toutes formes, passant de forme humaine à celle d'un arbre multicolore, bruissant et gigantesque), sans oublier Nammu (monstre et sirène, créature aquatique parfois, apte à générer peurs paniques et mises en esclavage de toutes natures, mère des dieux reptiliens qui règnent encore sur l'humanité)), et aussi de Dante, avec son cortège de tableaux stupéfiants.

Ainsi cette scène des débuts de l'ouvrage, lorsque le héros se retrouve dans une grotte obscure baignée des eaux de l'océan, dans un environnement étale et glacé, avec cette apparition, depuis la profondeur des eaux, de Nammu sous forme humaine (déesse et sirène séduisante) et dialoguant avec notre héros, lui expliquant que l'âme humaine n'existe pas, et qu'il devra obéir à Nammu, c'est-à-dire renoncer à son libre arbitre, renoncer à oeuvrer pour créer une interface lisible et accessible pour tous à l'âme humaine (id est le "Grand Portail"), obéir à Nammu s'il veut retrouver sa famille, sa femme et ses enfants, retrouver la mémoire et une vie normale et ordinaire, paisible et rassurante de professeur d'université vivant dans une maison normale, dans un quartier normal.

À la fin de cette première entrevue, Nammu ressort depuis le dessous des eaux en brandissant la tête de "Canto", l'esprit bienveillant et gardien de l'île, Canto dont elle a tranché la tête qu'elle jette ensuite derrière elle, comme on le ferait de quelque ordure.

Et c'est la raison pour laquelle j'ai choisi une illustration de Gustave Doré peignant la "Divine Comédie" de Dante, pour refléter un peu la puissance de vision et d'évocation de James Mahu dans "Quantusum".

Nunti-Sunya,
Et,
Adonai de la Galaxie.

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-- Wakan Tanka est de nombreuses choses, et certains diraient même qu'il est toutes choses. Le Grand Mystère se révèle lui-même différemment à ceux qui sont dans le corps. C'est une part de son mystère. Pour moi, et sans doute vous, Wakan Tanka est une ancienne tribu d'entités spirituelles dont les racines s'étendent bien au-delà de ce minuscule système solaire que nous appelons notre maison. Ils sont les puissances ailées.

Ils sont missionnés dans les préparatifs spirituels de la terre et de tout ce qui s'y trouve. Ils travaillent calmement, dans l'ombre, apportant cependant la lumière. Ils sont ceux qui donnent la médecine spirituelle à tous ceux qui deviennent transparents.

-- Que voulez-vous dire par transparent ?

Il continuait à s'occuper du feu tout en considérant ma question.

-- En ce monde et en ces temps, certains cachent leurs motivations et leurs ambitions. Il sont aussi denses que cette boue. Il prit une poignée de poussière et la laissa glisser entre ses doigts jusque sur le sol. Ils couvrent les choses de leurs densités, car ils croient en un faux pouvoir d'avidités et d'ambitions. Et c'est cette densité qui sous-tend la corruption, l'injustice, l'hostilité, et le coeur des ténèbres.

La transparence est comme l'air. Elle transmet la lumière. Tous ceux qui sont transparents n'ont qu'une seule motivation : conduire la lumière. Ils apportent la lumière -- leur propre lumière -- à leur façon, et jusqu'au sein de l'assemblée des lumières (... to the collective light). Ils sont des ajouts, des compléments. Tandis que ceux qui singent la poussière, cherchent eux à prendre et à cacher.

Lorsque les gens choisissent la transparence, Wakan Tanka voit cela. Il les trouve sur de mystérieux chemins, leur donne nourriture, et les rend conscients des missions qu'ils sont venus accomplir. Parfois, cette transparence doit venir d'abord, avant que la mission n'arrive, et quelquefois c'est la mission qui est première, avant que ne vienne la transparence.

("Quantusum" - pages 218 & 219)

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Oncle prit un petit bâton et dessina un carré dans la poussière. "C'est la surface dimensionnelle (surface dimensional) -- Kohana l'appelle la personnalité-ego, et je suis sûr qu'elle a un millier d'autres noms, mais elle existe et vit en tant que résultat de la conception du monde par les Contrôleurs. Elle est un reflet de ceci." Oncle traça un carré plus grand autour du premier.

"Ce sont des distortions dimensionnelles. Ce sont des enveloppes. Des revêtements qui bloquent la lumière." Il montra les deux carrés avec le bâton. Puis, il dessina un petit cercle à l'intérieur du carré le plus petit. "Ceci est le coeur." Puis il traça un autre cercle à l'extérieur, autour des deux carrés. "Voici l'âme." Oncle tira ensuite une ligne entre les deux cercles. "Et voici l'imagination. Le coeur doit imaginer l'âme !"

Je ne sais pas comment cela se produisit, mais lorsque Oncle prononça ces mots, je fus soudainement pris de vertiges, et j'eus la sensation de flotter en dehors de mon corps. J'avais cette perception claire que mon corps était couronné par moi. J'étais la chose qui faisait que mon corps bougeait, respirait, s'animait, vivait, s'émerveillait, regardait, entendait, ressentait, touchait, espérait, aimait. Les murs de mon corps n'étaient pas si définitifs, et moi, je me voyais dévier jusque dans une bien plus grande étendue. Je regardais en bas et pouvais voir Oncle et Kohana réunis autour de mon corps. Il se pouvait même que je sois mort, mais cela ne m'inquiétait pas, car quelles que soient les ombres carnivores, telles Nammu, qui avaient pu me traquer jusque-là, elles étaient lâchées et laissées en ce nouvel endroit. J'allais plus haut et plus large, plus profondément et plus loin à l'intérieur. Je semblais avoir la même taille que l'univers. Plus aucune denses limites pour me contenir. J'étais libéré de toutes choses, y compris de la liberté, car je sentais et percevais la volonté de quelque chose de si profondément intelligent que cela en était présent et vivant en toutes choses.

Aucuns moyens de s'en emparer, et pourtant c'était la seule chose que je désirais tenir.

(Quantusum, pages 250 & 251)

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Nunti-Sunya,
Et,
Adonai de la Galaxie.

--- Conservation de l'énergie ---

Attention, spoilers !!!

À un moment, le héros, poursuivant ses innombrables explorations et voyages dimensionnels, se trouve projeté dans un endroit obscur, une représentation de l'Enfer. Il est agenouillé, les mains liées dans le dos, prisonnier et soumis, confronté à une créature obscure et maléfique, et qui lui ressemble étrangement.

Comme un/son double, une/son ombre.

Cette créature qui s'agite sans arrêt, est reliée au héros par une sorte de cordon ombilical. Cette créature a été en fait créée par le héros : elle est l'accumulation de certaines de ses énergies négatives alors qu'il était enfant et gravement malade.

Angoisses, douleurs, peurs, cris : autant d'émotions "négatives", autant d'états énergétiques qui ont permis la création de l'ombre du héros, tant il est vrai, comme le rappelle James Mahu ici, qu'il y a conservation de l'énergie.

Les énergies en mouvement que sont les é-motions circulent sans se perdre. Elles peuvent, comme l'explique très bien C.G. Jung aussi, se constituer en complexes doués de vie et de personnalité propre. Des complexes, et ici des entités douées d'une conscience.

Et James Mahu de décrire la circulation des énergies tout du long du cordon ombilical.

Aux débuts, le héros projeté dans cet espèce d'antre infernal, prisonnier et apeuré, menacé et martyrisé par son ombre tourbillonnante, éprouve colère, peur, haine, angoisses, frustrations, etc....., et ce sont autant d'énergies, d'émotions négatives qui viennent nourrir son ombre (.....laquelle éprouve délectations et grandes jouissances devant ces flots de nourriture qui viennent la submerger, via le cordon ombilical). Des flots d'énergie-lumière, sortes de quantas d'énergie, passent alors depuis le héros vers son ombre.

Et puis..........

Nunti-Sunya,
Et,
Adonai de la Galaxie.